Clin d’œil ou pas à Eluard et son fameux "La terre est bleue comme une orange", Le bleu est une couleur chaude est le titre poétique donnée à cette bande dessinée qui ose traiter du sujet, hélas encore tabou, de l'homosexualité féminine.
Clémentine est une adolescente qui se cherche : elle sent bien qu'elle n'est pas attirée par les garçons comme le sont ses camarades de lycée mais elle se défend d'une quelconque attirance pour les filles.
Pourtant, sa rencontre avec Emma, va être déterminante.
Cette jolie jeune femme à la chevelure bleue qui lui donne des allures d'extraterrestre dans la société de Sarkozy et n'est pas sans rappeler une héroïne de Bilal, assume pleinement le fait d'être lesbienne.
Bien que déjà en couple, elle tombe amoureuse de Clémentine. La réciproque est vraie.
Va s'en suivre une relation à la fois tendre et torturée car les doutes de la jeune fille sur son identité sexuelle, sur le regard des autres et sur son avenir l’empêcheront de profiter pleinement de ce bonheur.
Beaucoup de pudeur, de délicatesse dans l'expression des sentiments des deux héroïnes donnent à cette bande dessinée toute l'épaisseur qu'il faut pour évoquer ce sujet. Le traitement de la couleur par le biais de l'aquarelle est en adéquation avec le propos : les planches se déclinent en tonalités de gris évoquant la tristesse, l'uniformité du monde actuel et l'errance identitaire de Clémentine tandis que les touches de bleus résonnent comme la vie et l'affirmation de soi incarnées par Emma.
Cette BD de 2010 a été récemment adaptée au cinéma sous le titre La vie d'Adèle qui a reçu la Palme d'or au Festival de Cannes 2013. A découvrir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire